L'aïkido et la pratique des armes
L'étude et le maniement des armes traditionnelles sont liés à la pratique de l'Aïkido : il s'agit essentiellement du BOKEN et du JO. L'Aïkido prépare également le pratiquant à la situation d'une agression « à l'arme blanche" : cette étude se fait à l'aide d'un couteau de bois : le TANTO. On ne peut apprendre sérieusement à faire face à une attaque armée que si l'on connaît soi-même le maniement de base de l'arme en question. Outre l'élargissement des capacités d'auto-défense, la pratique régulière des armes procure nombre d'autres bénéfices.
Le BOKEN signifie le sabre en général, c'est à dire l'escrime. Chaque type de sabre porte un nom particulier : Tachi (sabre long), Katana (sabre "moyen", le plus courant), Wakizachi (sabre court, porté à la ceinture avec le Katana). L'art du BOKEN est presque aussi ancien que le Japon lui-même. Des milliers d'écoles ont vu le jour au cours des âges et les techniques ont connu d'innombrables évolutions, de même que la forme des sabres au gré de l'évolution des techniques de forge et des besoins des utilisateurs. On retiendra simplement que c'est le sabre " moyen " ou Katana qui a connu le plus grand développement dans la pratique et s'est répandu, à partir du XVIème siècle comme l'arme la plus couramment employée par la classe des guerriers (BUSHI). C'est aussi celle qui a fait l'objet des plus grands soins et perfectionnements techniques de la part des forgerons, au point que les lames de Katana authentiques sont des objets de collection très recherchés.
Le KEN-JÜTSU est l'ensemble des techniques de maniement du sabre. Plusieurs écoles de KEN-JÜTSU survivent encore aujourd'hui au Japon, la plupart des secrets techniques étant transmis dans un contexte familial. La suppression de la classe des Samouraïs à la fin du XIXème siècle, et l'interdiction consécutive de porter le sabre dans les lieux publics, a favorisé la reconversion de générations d'anciens guerriers vers d'autres métiers. La préservation du capital technique des écoles s'est effectuée sous le signe d'une transformation qui a donné naissance à un art de perfectionnement de soi, à valeur éducative, dépouillé de ses finalités guerrières : le IAÏ-DO, ou « l'art de couper en dégainant » (à partir de la position assise). Le IAÏ-DO est de plus en plus étudié par des pratiquants d'Aïkido désireux d'approfondir leurs connaissances dans les origines des arts martiaux, ou tout simplement intéressés aux bénéfices personnels (maîtrise de soi, précision, concentration) que peut leur procurer une telle discipline. Il s'agit cependant d'une discipline à part entière, et qui ne s'étudie pas de la même manière que l'Aïkido. Le IAÏ-DO s'étudie soit avec un véritable Katana, soit avec un Iaï-To (copie de sabre à lame non tranchante), et sous la direction d'un expert. Il est idéalement pratiqué sur parquet, et ne nécessite pas de trouver un partenaire.
Le KEN-JÜTSU a donné naissance au KEN-DO (escrime sportive, très populaire au Japon, que l'on pratique avec une armure et un Shinaï, sorte de sabre d'entraînement en lames de bambou assemblées et revêtues d'une ganse en cuir).
L'étude réaliste des techniques d'escrime ne peut se concevoir à l'aide de véritables sabres dont la lame est tranchante comme un rasoir, même avec des protections. Les écoles d'escrime ont donc toujours utilisé le sabre de bois (BOKEN ou BOKUTO) ou de bambou (SHINAÏ) pour mettre deux partenaires en situation d'étude. Instrument d'apprentissage, le BOKEN reste toutefois une arme véritable que l'on doit manier avec précaution. L'Aïkido de Me UESHIBA faisait un usage intensif du BOKEN, soit arme contre arme (BOKEN ou JO), soit à mains nues contre un adversaire armé.
On peut dire que Me UESHIBA a "incorporé" le BOKEN dans son art, lui donnant une signification particulière, et le maniant d'une façon distincte de celle des écoles traditionnelles qu'il avait fréquentées. On parle ainsi de l' "Aïki-Ken-Jütsu ", c'est à dire des techniques de Ken rapportées à la pratique de l'Aïkido. Les élèves directs de Me UESHIBA comptaient également des experts en Boken, provenant d'écoles ou de traditions diverses. C'est ainsi qu'il n'y a pas de pratique unifiée du Ken dans le cadre de l'Aïkido, mais que sont néanmoins reconnaissables quelques grands "courants" dans la diversité des enseignements. Tous les experts véritables savent manier, et utilisent dans leur enseignement, le BOKEN et le JO.
Le JO est un solide bâton d'environ 1,30 m. de long. Il remplace la lance traditionnelle, beaucoup plus longue et difficile à manier. Simple bâton, c'est également une arme redoutable dans des mains expertes. Comme pour le BOKEN, il existe des écoles traditionnelles qui n'enseignent que l'art du JO (ou : JO-DO). Le fondateur de l'Aïkido a également "incorporé" nombre des techniques de base de ces écoles dans son art. On parle également d'"Aïki-Jo" pour les techniques spécifiques qu'il a mises au point. L'Aïkido utilise le JO arme contre arme, mais enseigne également comment se placer à mains nues face à une personne armée d'un JO. Ou bien encore : muni d'un JO face à une personne qui cherche à vous en désaisir.
La pratique du BOKEN et du JO sont de grande valeur dans l'apprentissage de l'Aïkido : les notions d'intervalle et de vitesse relative (Ma-Aï), de tempo (Hyoshi), de lignes et de trajectoires d'attaque (Hassuji), les déplacements de corps (Taï-sabaki) n'ont pas le même sens dès que les deux partenaires sont séparés par la distance des armes : la "mise en harmonie" est plus difficile qu'à mains nues. Le niveau de danger relatif est également plus élevé, appelant un plus haut degré de concentration, d'attention, de présence à l'autre et de sens du respect. Les armes exigent engagement véritable dans l'attaque, résolution dans la défense et par dessus tout une attention très soutenue. Enfin, la signification de certaines techniques à mains nues ne peut être véritablement saisie, en profondeur, que par l'expérience des armes.
Le maniement fluide et précis du BOKEN et du JO s'obtient par la pratique d'exercices à caractère répétitif appelés SUBURI (coupes avec le BOKEN, frappes avec le JO, et coups d'estoc avec les deux). Les SUBURI se pratiquent en groupe, de façon rythmée, dans le cadre du Dojo, et peuvent également être pratiqués individuellement dans tout lieu approprié.
Les deux armes ont donné naissance à des enchaînements-types à finalité mnémotechnique et que l'on peut pratiquer individuellement ou à deux : KUMI-JO, KATA, KUMI-TACHI. Les armes se pratiquent au mieux sur parquet, offrant une meilleure stabilité que sur les tatamis, et bien entendu, se prêtent parfaitement à la pratique en extérieur, à ciel ouvert : une prairie, une clairière en forêt sont des lieux propices pour l'entraînement aux armes.
L'initiation au maniement du BOKEN dans le cadre de l'Aïkido passe par l'exécution répétitive d'exercices de dégainage, suivi d'une coupe et d'un rengainage du BOKEN dans la ceinture, effectués dans toutes les directions : il s'agit du BATTO-HO.
Le TANTO est utilisé pour apprendre à désarmer un agresseur muni d'un couteau. Bien qu'effectuée à l'aide d'un substitut de bois, l'étude des techniques contre TANTO appelle également la prise de quelques précautions particulières.
Dans tous les cas, les entraînements aux armes effectués en groupe dans les Dojos doivent être dirigés par des personnes suffisamment qualifiées. haut de page
L'étude et le maniement des armes traditionnelles sont liés à la pratique de l'Aïkido : il s'agit essentiellement du BOKEN et du JO. L'Aïkido prépare également le pratiquant à la situation d'une agression « à l'arme blanche" : cette étude se fait à l'aide d'un couteau de bois : le TANTO. On ne peut apprendre sérieusement à faire face à une attaque armée que si l'on connaît soi-même le maniement de base de l'arme en question. Outre l'élargissement des capacités d'auto-défense, la pratique régulière des armes procure nombre d'autres bénéfices.
Le BOKEN signifie le sabre en général, c'est à dire l'escrime. Chaque type de sabre porte un nom particulier : Tachi (sabre long), Katana (sabre "moyen", le plus courant), Wakizachi (sabre court, porté à la ceinture avec le Katana). L'art du BOKEN est presque aussi ancien que le Japon lui-même. Des milliers d'écoles ont vu le jour au cours des âges et les techniques ont connu d'innombrables évolutions, de même que la forme des sabres au gré de l'évolution des techniques de forge et des besoins des utilisateurs. On retiendra simplement que c'est le sabre " moyen " ou Katana qui a connu le plus grand développement dans la pratique et s'est répandu, à partir du XVIème siècle comme l'arme la plus couramment employée par la classe des guerriers (BUSHI). C'est aussi celle qui a fait l'objet des plus grands soins et perfectionnements techniques de la part des forgerons, au point que les lames de Katana authentiques sont des objets de collection très recherchés.
Le KEN-JÜTSU est l'ensemble des techniques de maniement du sabre. Plusieurs écoles de KEN-JÜTSU survivent encore aujourd'hui au Japon, la plupart des secrets techniques étant transmis dans un contexte familial. La suppression de la classe des Samouraïs à la fin du XIXème siècle, et l'interdiction consécutive de porter le sabre dans les lieux publics, a favorisé la reconversion de générations d'anciens guerriers vers d'autres métiers. La préservation du capital technique des écoles s'est effectuée sous le signe d'une transformation qui a donné naissance à un art de perfectionnement de soi, à valeur éducative, dépouillé de ses finalités guerrières : le IAÏ-DO, ou « l'art de couper en dégainant » (à partir de la position assise). Le IAÏ-DO est de plus en plus étudié par des pratiquants d'Aïkido désireux d'approfondir leurs connaissances dans les origines des arts martiaux, ou tout simplement intéressés aux bénéfices personnels (maîtrise de soi, précision, concentration) que peut leur procurer une telle discipline. Il s'agit cependant d'une discipline à part entière, et qui ne s'étudie pas de la même manière que l'Aïkido. Le IAÏ-DO s'étudie soit avec un véritable Katana, soit avec un Iaï-To (copie de sabre à lame non tranchante), et sous la direction d'un expert. Il est idéalement pratiqué sur parquet, et ne nécessite pas de trouver un partenaire.
Le KEN-JÜTSU a donné naissance au KEN-DO (escrime sportive, très populaire au Japon, que l'on pratique avec une armure et un Shinaï, sorte de sabre d'entraînement en lames de bambou assemblées et revêtues d'une ganse en cuir).
L'étude réaliste des techniques d'escrime ne peut se concevoir à l'aide de véritables sabres dont la lame est tranchante comme un rasoir, même avec des protections. Les écoles d'escrime ont donc toujours utilisé le sabre de bois (BOKEN ou BOKUTO) ou de bambou (SHINAÏ) pour mettre deux partenaires en situation d'étude. Instrument d'apprentissage, le BOKEN reste toutefois une arme véritable que l'on doit manier avec précaution. L'Aïkido de Me UESHIBA faisait un usage intensif du BOKEN, soit arme contre arme (BOKEN ou JO), soit à mains nues contre un adversaire armé.
On peut dire que Me UESHIBA a "incorporé" le BOKEN dans son art, lui donnant une signification particulière, et le maniant d'une façon distincte de celle des écoles traditionnelles qu'il avait fréquentées. On parle ainsi de l' "Aïki-Ken-Jütsu ", c'est à dire des techniques de Ken rapportées à la pratique de l'Aïkido. Les élèves directs de Me UESHIBA comptaient également des experts en Boken, provenant d'écoles ou de traditions diverses. C'est ainsi qu'il n'y a pas de pratique unifiée du Ken dans le cadre de l'Aïkido, mais que sont néanmoins reconnaissables quelques grands "courants" dans la diversité des enseignements. Tous les experts véritables savent manier, et utilisent dans leur enseignement, le BOKEN et le JO.
Le JO est un solide bâton d'environ 1,30 m. de long. Il remplace la lance traditionnelle, beaucoup plus longue et difficile à manier. Simple bâton, c'est également une arme redoutable dans des mains expertes. Comme pour le BOKEN, il existe des écoles traditionnelles qui n'enseignent que l'art du JO (ou : JO-DO). Le fondateur de l'Aïkido a également "incorporé" nombre des techniques de base de ces écoles dans son art. On parle également d'"Aïki-Jo" pour les techniques spécifiques qu'il a mises au point. L'Aïkido utilise le JO arme contre arme, mais enseigne également comment se placer à mains nues face à une personne armée d'un JO. Ou bien encore : muni d'un JO face à une personne qui cherche à vous en désaisir.
La pratique du BOKEN et du JO sont de grande valeur dans l'apprentissage de l'Aïkido : les notions d'intervalle et de vitesse relative (Ma-Aï), de tempo (Hyoshi), de lignes et de trajectoires d'attaque (Hassuji), les déplacements de corps (Taï-sabaki) n'ont pas le même sens dès que les deux partenaires sont séparés par la distance des armes : la "mise en harmonie" est plus difficile qu'à mains nues. Le niveau de danger relatif est également plus élevé, appelant un plus haut degré de concentration, d'attention, de présence à l'autre et de sens du respect. Les armes exigent engagement véritable dans l'attaque, résolution dans la défense et par dessus tout une attention très soutenue. Enfin, la signification de certaines techniques à mains nues ne peut être véritablement saisie, en profondeur, que par l'expérience des armes.
Le maniement fluide et précis du BOKEN et du JO s'obtient par la pratique d'exercices à caractère répétitif appelés SUBURI (coupes avec le BOKEN, frappes avec le JO, et coups d'estoc avec les deux). Les SUBURI se pratiquent en groupe, de façon rythmée, dans le cadre du Dojo, et peuvent également être pratiqués individuellement dans tout lieu approprié.
Les deux armes ont donné naissance à des enchaînements-types à finalité mnémotechnique et que l'on peut pratiquer individuellement ou à deux : KUMI-JO, KATA, KUMI-TACHI. Les armes se pratiquent au mieux sur parquet, offrant une meilleure stabilité que sur les tatamis, et bien entendu, se prêtent parfaitement à la pratique en extérieur, à ciel ouvert : une prairie, une clairière en forêt sont des lieux propices pour l'entraînement aux armes.
L'initiation au maniement du BOKEN dans le cadre de l'Aïkido passe par l'exécution répétitive d'exercices de dégainage, suivi d'une coupe et d'un rengainage du BOKEN dans la ceinture, effectués dans toutes les directions : il s'agit du BATTO-HO.
Le TANTO est utilisé pour apprendre à désarmer un agresseur muni d'un couteau. Bien qu'effectuée à l'aide d'un substitut de bois, l'étude des techniques contre TANTO appelle également la prise de quelques précautions particulières.
Dans tous les cas, les entraînements aux armes effectués en groupe dans les Dojos doivent être dirigés par des personnes suffisamment qualifiées. haut de page